venerdì 5 agosto 2011

Quei comunisti di "Le monde"!

Le problème italien ? Silvio Berlusconi.
Silvio Berlusconi a si souvent été donné pour mort sur la scène politique italienne, il a si souvent ressuscité depuis bientôt une vingtaine d'années, opposant son indestructible assurance et son inépuisable cynisme à toutes les avanies, qu'il serait imprudent de prédire la fin prématurée de son "règne".

Il reste que le "Cavaliere" doit désormais affronter une tempête autrement plus redoutable que les précédentes. Il y a six mois encore, il se targuait d'avoir su - mieux que d'autres - tenir son pays à l'écart de la crise financière européenne. Au cours des dernières semaines, il a dû constater que ce n'était pas le cas.

Après l'Irlande, la Grèce, le Portugal et l'Espagne, l'Italie est devenue le maillon faible de l'Europe et l'une des principales sources de nervosité - et de spéculation - des marchés financiers. En l'espace d'une quinzaine de jours, le coût des emprunts à dix ans de l'Etat italien a bondi à plus de 6 % (soit plus du double des taux dont bénéficie l'Allemagne) ; la Bourse de Milan a chuté à son niveau le plus bas depuis plus de deux ans.

Mercredi 3 août, après des semaines de silence, M. Berlusconi s'est efforcé de calmer cette inquiétude. Devant les deux chambres du Parlement, il a une nouvelle fois martelé que les "fondamentaux économiques" du pays sont solides. Ce n'est pas faux, à trois énormes détails près.

Tout d'abord, si son déficit bugétaire reste maîtrisé, l'Italie traîne une dette colossale de près de 2 000 milliards d'euros, soit 120 % de son produit inérieur brut. Ensuite, et cela hypothèque évidemment sa capacité à rembourser, l'économie italienne est dangereusement stagnante, avec 0,8 % de croissance prévu en 2011, et ses perspectives restent atones.

Enfin, et surtout, la défiance des marchés se nourrit des doutes bien compréhensibles sur l'autorité politique et la capacité à agir de Silvio Berlusconi, de son gouvernement et de sa majorité. Au point que, en Italie et en Europe, on considère désormais que le "problème italien", c'est le "Cavaliere" lui-même.

A bientôt 75 ans, il n'est pas seulement discrédité par ses ahurissantes frasques sexuelles qui lui valent un procès pour incitation de mineure à la prostitution. Il n'est pas seulement rattrappé par d'autres procès pour fraude et corruption, comme celui qui a condamné, le 9 juillet, son groupe Fininvest à une amende de 560 millions d'euros.

Il est aujourd'hui gravement affaibli par les cuisantes défaites électorales qu'il a enregistrées fin mai aux municipales et à la mi-juin lors du vote sur trois référendums législatifs. A la tête d'une majorité brinquebalante et d'un gouvernement divisé, M. Berlusconi ne paraît plus en mesure de répondre efficacement à la défiance des opérateurs financiers. En témoigne l'absence de toute proposition vigoureuse dans son discours, pourtant très attendu, du 3 août.

Le "Cavaliere" semble consacrer son énergie à tenir jusqu'à la fin de son mandat en 2013, sans se soucier du risque qu'il fait courir à l'Europe. Car il est probable que les marchés n'auront pas à son égard la patience des Italiens.

Article paru dans l'édition du 05.08.11

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/08/04/le-probleme-italien-silvio-berlusconi_1556043_3232.html

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